Les clichés sur les psys – partie 1

Les clichés sur les psys - partie 1

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"Les psys c'est pour les fous et les faibles"

On ne va pas se le cacher, encore aujourd’hui, aller chez le/la psy est encore très difficile à assumer auprès de notre entourage. La santé mentale est bien trop relayée au dernier rang des préoccupations de tout un chacun. Pourtant, quand vous avez de la fièvre, vous allez bien chez le médecin ? Si vous avez le dos bloqué, vous allez chez l’ostéopathe ? On ne se pose plus la question tellement ces actions sont banalisées. Consulter un(e) psychologue devrait l’être également. Cependant, la peur d’être critiqué(e), jugé(e), incompris(e) est un véritable fardeau du quotidien pour une majorité de personne.

Par exemple, il est assez fréquent d’observer que des personnes en situation de dépression assez sévère ne souhaitent pas prendre d’antidépresseur. Pourquoi ? Le poids de la honte, du regard des autres, l’impression d’être fou/folle,… autant d’explications qui sont liées à la stigmatisation que porte la société sur les maladies psychiatriques. Les conséquences peuvent être terribles pour les personnes concernées, qui peuvent refuser de se soigner pour les mauvaises raisons, au risque de sombrer encore plus dans les abysses du mal-être.

Une part importante de la société se croit, hélas, exempt d’un quelconque trouble ou dysfonctionnement psychique, ce qui peut engendrer une véritable intransigeance vis-à-vis de ceux qui sont touchés par des maladies psychiatriques ou qui assument tout simplement leur pathologie. En effet, comme dans le champ du handicap physique, avec des handicaps dits « invisibles » (surdité, maladie chronique, diabète etc.), les maladies mentales ne sont pas perceptibles, et donc très compliquées à rationaliser et à objectiver quand on rencontre une personne touchée.

Finalement, dire à un dépressif : « bouge-toi, tu n’as pas de volonté », revient à dire à un tétraplégique : « lève-toi et marche » - PsykoCouac

Par ailleurs, il est important de préciser que souffrance psychique n’est pas synonyme de maladie mentale. On peut très bien éprouver une sensation éphémère de mal-être qui nous bouleverse à un instant T, sans pour autant devoir vivre avec le poids d’un diagnostic. Chaque difficulté requiert de l’attention dès l’instant où elle engendre de la souffrance pour celui ou celle qui la vit. Encore une fois, il n’y a pas de « norme » et de « motif privilégié » qui légitime ou non le fait de consulter un(e) psychologue. Finalement, à mon sens, le but premier du psychologue est de vous accompagner dans cet état de souffrance qui vous submerge, de vous aider à extérioriser et d’agir de concert, pour aller mieux.

Accepter une aide médicamenteuse ou psychologique quand cela est nécessaire, c’est faire preuve de courage, et non de faiblesse. C’est reconnaître, avec une grande humilité, qu’on ne peut plus faire face à l’adversité, seul(e).

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"Les psys ont un divan"

Alors, qui n’a jamais pensé que les psys recevaient le/la patient(e) sur le divan ? Voilà un cliché assez cocasse pour les psychologues, car non, il n’y a pas forcément de divan chez un(e) psychologue. Cette image continue à être très utilisée et prend son origine dans une psychothérapie plutôt ancienne qu’est la psychanalyse. Son père fondateur, Sigmund Freud, est celui qui a instauré cette disposition qui permettait aux patients de s’allonger sur le divan pour parler. Assis hors de leur vue, Freud les écoutait en recherchant la source de leurs conflits internes.

Cette configuration est aujourd’hui utilisée chez certain(e)s psychanalystes ou psychologues d’orientation psychanalytique, mais est loin d’être généralisée et adoptée par toute la communauté des psychologues. Chaque psy propose une disposition qui lui correspond, cela participe au cadre qu’il/elle cherche à mettre en place. Toutefois, le plus souvent, vous vous retrouverez en face-à-face à son bureau ou dans un autre espace, incluant des fauteuils/canapés, pour plus de confort.

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"Les psys ne parlent pas en séance"

Voilà un autre cliché souvent tiré de la psychanalyse. Alors certes, pour les psychanalystes le fait de peu parler en séance permet au patient de s’exprimer et de trouver des solutions par elle/lui-même. Le psychanalyste intervient alors à des moments précis, permettant d’orienter et de soulager la/le patient(e). Mais cela est loin d’être la généralité.

En effet, d’autres psychothérapies sont utilisées comme les Thérapies Émotionnelles, Comportementales et Cognitives, la systémie, l’approche humaniste/existentielle etc. et qui sont plus ou moins directives. La plupart du temps, il y a des objectifs co-construits qui sont posés et donc à atteindre au fur et à mesure. Ces thérapies amènent à repenser la relation thérapeute-patient, et à inclure ce dernier dans sa prise en charge. L’idée est de le/la rendre acteur(ice) dans sa démarche de changement.

Il existe autant de psychologues que de manières de faire, c’est là toute la richesse du métier. C’est à vous de vous questionner sur le type d’approche et d’accompagnement qui vous convient. Sachez que ce qui vous semble pertinent et adapté pour vous ne l’est pas forcément pour Paul ou Jacques. Le plus simple est d’en parler avec la/le psy que vous allez consulter, et évoquer avec elle/lui vos doutes et vos attentes. Si celui-ci ne correspond pas, et bien, tant pis, il suffit tout simplement d’aller consulter quelqu’un d’autre. Je vous rappelle, qu’à tout moment du suivi, vous avez la possibilité de cesser les rencontres, il n’y a aucune obligation préalable.

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"Les psys analysent tout"

Être psychologue, c’est se confronter à 2 types de réactions :

  • « Oh t’es psy, donc tu vas m’analyser, je vais me taire alors »
  • « Ah t’es psy (…) j’aimerais te parler d’un truc qui me dérange, en fait j’ai un patron hyper chiant au boulot, ça me stresse (…) »

Dans un cadre privé, les psys n’ont plus une posture professionnelle. Ils n’ont donc aucun intérêt à vous questionner sur tel ou tel sujet intime et profond. Ce n’est ni le lieu, ni le moment. Au même titre que se confier à un(e) ami(e)/connaissance psychologue n’est pas forcément la meilleure des choses à faire puisque le manque d’objectivité et de neutralité entre en jeu.

Un(e) psychologue est une personne lambda, humaine, qui n’est pas dans une analyse perpétuelle de vos faits et gestes, bien au contraire. Il faut avoir conscience que consulter un(e) psy est une démarche très personnelle, qui nécessite un investissement ne pouvant être optimal dans un cadre non professionnel. 

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